19 août 2005

Perception des immigrants Français par les Québecois

Comme dans tous les pays et pour les invididus, la perception que l'on a d'une personne issue d'une autre culture est infiniment influencée par :

- Notre milieu d'origine et notre éducation,
- Les expériences (où l'absence d'expérience) que l'on a vécu avec d'autres individus de cette culture,
- Les « on dit »

En fonction de ses paramètres, le ressenti à l'encontre d'une autre culture va de l'amour inconditionnel à la haine en passant par l'indifférence. Il en est de même pour les Québécois vis-à-vis des Français. Je vais donc me lancer dans le périlleux exercice qui consiste à essayer de dresser quelques grandes catégories en fonction des comportements que j'ai constatés.

LES INCONDITIONNELS : pour ces Québécois là, le peuple Québécois n'est qu'un « ramassis de caves ». Selon eux, les Québécois ne savent pas parler, ne savent pas écrire, ne savent pas réfléchir, ne savent pas manger, bref : ne savent rien faire. Leur peuple n'a aucune culture, aucune histoire. La France et l'Europe sont l'inverse : les gens savent vivre, savent manger (et boire), les gens y sont forcément plus cultivés, d'ailleurs c'est bien connu : tout le monde est cultivé en France…Leur admiration est telle qu'ils renient en bloc toute leur culture : ils boivent du vin et refusent de boire la moindre goutte de bière (que seuls les BS style Bougon consomment), ne mettront jamais les pieds en Floride ou à Cuba, dépensent des fortunes pour acheter les meilleurs fromages français au Marché Atwater pour les soirées « Vin & Fromages » qu'ils organisent, ils connaissent par coeur le répertoire de Brassens et de Brel (je le sais qu'il est Belge… comme quoi il y en a des biens ! ) et ils ne fréquentent que des Européens. Bref, ils sont plus « Français » que bon nombre de Français.

A leur contact, on se sent obligé de remonter l'estime qu'ils peuvent avoir de leur culture et par la même occasion faire tomber la France du pied d'estale sur lequel ils l'ont placé C'est assez « déroutant ». Bref, ils n'ont finalement eu que très peu de contact avec des Français et ils ont été littéralement subjugués par ceux-ci.

LES CURIEUX : Ils vont recevoir des amis et veulent être sûrs de leur choix en matière de vin et de fromages ? Ils viennent voir le « Français de service » et vont en profiter pour essayer de savoir comment il vaut mieux faire vieillir le fromage, pourquoi telle ou telle région viticole est plus renommée. Ils vont aussi sans doute vous questionner sur les raisons de votre installation au Québec, sur les démarches qu'il vous a fallu accomplir pour en arriver à ce point là. Certains vont même jusqu'à emprunter votre DVD des « Bronzés font du Ski » ou du « Père Noël est une Ordure ». Ils n'ont aucun a priori sur vous, ils attendent de vous connaître pour se faire une opinion à votre sujet.

CEUX POUR QUI UN FRANCAIS EST TOUJOURS PREFERABLE : là pour résumer, l'optique est « pratico-pratique ». Il vaut mieux avoir un immigrant Français que « quelqu'un issu d'un pays de sauvage » (je cite hein… ) et qui ne va venir au Québec que pour profiter de son système social. Système social financé avec leurs maudites taxes.

LES COMPLEXES : là, dès l'instant où vous ouvrez la bouche et que l'on a détecté que vous étiez français, c'est le blocage…Votre interlocuteur n'ose plus être lui-même, le débit de sa parole change, il fait « attention » à la manière dont il vous parle, aux mots qu'il emploie. Il a peur d'être (mal) jugé. Les « inconditionnels » se comportent aussi ainsi parfois.

LES TRAUMATISES : ceux qui ont eu une mauvaise expérience, par exemple le Québécois qui a été reçu comme un chien par un garçon de café sur les Champs Elysées. Là, il ne tient qu'à vous de leur faire changer d'avis !

LES INDIFFERENTS : ils vont faire comme si vous n'étiez pas là, comme si vous étiez transparent. Au travail, par exemple, ils vont adresser la parole à tout le monde sauf à vous… Et vous ne savez pas trop si c'est un « complexé » au point de refuser tout contact un «traumatisé» à l'extrême, ou bien tout simplement un « timide ».

LES ANCIENS EXPATRIES : ce sont ceux qui ont la meilleure connaissance de la France, des Français, de nos forces et de nos faiblesses…Redoutables… Rompus à la joute verbale à la française tout en étant politiquement corrects : de vrais caméléons… Ils ont bien souvent développé un certain attachement pour la veille Europe, ses paysages, ses habitants, son histoire. Parfois ils partagent leur vie avec un Français. Ils vont même jusqu'à pousser le vice en retournant en France pour les vacances afin d'améliorer leur « technique de combat ».

LES HAINEUX : tout est dans l'intitulé… Mais pour être tout à fait honnête, je n'en ai pas encore croisé… chez les québécois. C'est plutôt certains français expatriés qui appartiennent à cette catégorie.

Voilà… Je pense avoir terminé mon inventaire qui n'est pas si caricatural qu'il n'y parait... A vous de faire votre propre expérience, à vous de vous adapter en fonction de votre interlocuteur,
si cela peut vous aider... Tant mieux !

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